Les croyances, comment se forment elles et à quoi elles servent ?
Bonjour à tous mes ptits poulets !
Aujourd’hui, parlons croyances.
Qu’est-ce qui peut bien nous passer par la tronche quand on se met d’un coup d’un seul à croire en un truc ?
Qu’est-ce qui fait qu’on s’y accroche, ou qu’on les abandonne à leur triste sort sur le bas côté pour continuer d’avancer ?
Y’a t’il un sens à tout ça ? Les choisis t-on ? Et si oui, comment ?
C’est la question que j’me suis posée, et à laquelle je vais vous répondre en ce dredi, jour sain (et sauf !) de l’article du dredi !
A vos marques, prêts, zookez !
(Warning : Si tu tiens à tes croyances, et que tu crois en bisounoursland, NE LIS PAS CE PUTAIN D’ARTICLE, il va beaucoup t’énerver !!! Et si tu le lis, ne viens pas te plaindre ensuite si ça pique dans ton cerveau !!!)
Commençons par le commencement.
Selon moi, lorsqu’une nouvelle croyance se crée dans nos ciboules, cela se passe en plusieurs étapes.
Je vais tenter de vous l’illustrer, avec un exemple à la con. Comme d’hab.
La première consiste par observer un fait. Remarquer quelque chose. (Peu importe que ce soit nous ou quelqu’un d’autre qui nous le fasse remarquer)
“Tiens, ce café est super bon !”
Puis vient la phase de tests.
On regoûte le café une seconde fois pour être sûr.
“C’est effectivement un très bon café, j’en reprendrai !”
Troisièmement, on valide sa thèse.
“Je prends toujours le même café maintenant, car je sais qu’il est bon”.
“Il est plus cher certes, mais le goût justifie le prix, et c’est justement parce qu’il est plus cher qu’il est meilleur et qu’ils peuvent se permettre de demander ce tarif là”.
Quatrièmement, on vire toutes les autres options, pour se rassurer.
“Non je n’ai pas goûté le café de la marque X, car je suis pleinement satisfaite du mien, je ne prendrai donc pas le risque de devoir choisir une nouvelle fois, et d’essayer un café dégueulasse, je n’ai pas d’argent à perdre, et pas de temps non plus pour ces futilités”.
“Ah, j’ai vu un reportage ou machin buvait aussi le même café. Tu vois bien que c’est le meilleur !”
Cinquièmement, la fierté, ou appelée plus communément dans mon propre cerveau : l’auto-congratulation outrancière (c’est moi qui invente ce concept en même temps que j’écris, j’ai pas le temps de fouiner sur google ou dans des bouquins aujourd’hui, je suis à la bourre pour la rédaction de cet article !).
“Mon café est tellement meilleur que le sien, quelle conne celle là, elle ne sait pas ce qu’elle loupe, le nirvana du café est à moiiiiii ! Mon précieuxxxxxxxx” (à dire avec la voix de Gollum pour plus d’effet dramatique !)
Sixièmement : L’invalidation totale et le déni de tout ce qui existe ailleurs, mais aussi de tout ce qui a un jour existé, et de tout ce qui existera dans l’avenir et pourrait venir mettre notre “si précieuse” croyance en péril.
“Jamais un autre café ne pourra égaler celui ci, j’ai tant investi dedans, passé tellement de temps avec lui, que jamais je ne pourrais lui être infidèle”.
La septième phase qui ancre définitivement une croyance, opère dans le cerveau, qui fait ça tout seul :
Notre cerveau se plaît à “combler” et colmater les manques. Il fout du joint pour faire tenir le carrelage de la nouvelle croyance au mur. Pour pas qu’elle tombe. Histoire de bien la faire tenir, avec de la bonne glue bien tenace.
Il va venir ajouter tout ce qu’il peut pour maintenir cette croyance bien ancrée dans nos ciboules.
Allant jusqu’à modifier nos sens, nos perceptions, et notre sensibilité à certaines choses.
“Bon, hier j’ai finalement goûté le café de Manu, et il a beau être président de la république française, l’avoir importé d’italie pour atterrir dans des tasses à 500 000 balles au bord d’une piscine hors-sol dans le château de Brégançon, il n’en reste pas moins dégueulasse !”
Le résultat c’est… Plutôt mourir que de modifier nos croyances.
On a mis tellement de temps à faire en sorte qu’elles tiennent la route (consciemment ou inconsciemment) que plutôt décéder sur place par auto-combustion spontanée, que de s’entendre dire qu’on a tort.
Du coup on va, par mesure de survie, batailler à mort pour les conserver, quitte à les fourrer dans un aquarium de formol, pour pouvoir les contempler et les reprendre si jamais elles osaient nous faire l’affront de vouloir se barrer.
On s’attache à ces petits bêtes, on les kiffe, on a envie de les épouser, on leur promet que c’est pour la vie, parce qu’on a l’illusion qu’elles nous rassurent, et nous donnent une contenance.
On y croit tellement qu’on se sent powerful. Elles nous donnent l’illusion d’être plus important et plus intelligent que le commun des mortels, de “SAVOIR” mieux que les autres, de détenir la vérité suprême.
Elles nous permettent de nous lier à des personnes qui vont ensuite partager notre bulle de croyances similaires.
On se sent moins seul. On crée des courants. On argumente, seul, puis à plusieurs.
On colmate.
On les réécrit sans même s’en apercevoir.
On finit par les adapter à ce qu’on veut.
Le café se “charge” de légendes urbaines, de pouvoirs et vertues spécifiques, on lui attribue des signes explicites. On réfute tous ses concurrents.
Il fait pisser ? Ce n’est pas un problème ! C’est meilleur pour l’organisme ! World pisse !
Il excite ? Mieux que de l’héroïne, vous serez plus productifs !
“Avec ce café, vous obtiendrez absolument tout ce que vous voulez dans la vie ! C’est magique ! Une meilleure santé, un meilleur statut social, l’amour, et vous vous sentirez plus vivant !
En revanche, prenez garde aux autres marques, elles vous racontent des conneries !!! C’est de l’arnaque !!!”
On devient des experts marketing capable de trouver des arguments de vente imparables pour vendre nos croyances à n’importe qui, et on prend les armes pour défendre impérativement ces (idées reçues) croyances contre vents et marées.
Le fait est que, “On se raccroche à ce qu’on peut, pour croire que l’on existe encore un peu”.
Jusqu’à ce que la croyance, comme tout est inconstant dans la vie, soit invalidée.
Il y a alors deux possibles réactions.
On accepte la souffrance que l’invalidation de cette croyance occasionne. On passe finalement à autre chose. Ou on se met à croire à autre chose.
Ou, parce que la souffrance peut parfois être trop forte, on finit par faire un déni, mécanisme de défense anti horrible-té mentale, et on colmate de nouveau les brèches, pour se donner une contenance, et vivre comme si rien ne s’était passé, comme si l’invalidation n’était pas advenue. Il arrive même parfois qu’on en fasse des caisses. Les légendes urbaines se font légion, et pour colmater correctement, on va chercher de la preuve sociale.
Si il y en a de déjà disponible, on pioche dedans. On rallie des organismes de défense de cette croyance. (Ils sont légion sur les réseaux sociaux !) ou si il y a pénurie, on en crée.
On crée de la preuve sociale, en ralliant du monde à notre cause, même perdue.
Ou on la crée de toute pièce.
Maintenant, remplacez l’exemple du café par n’importe quelle autre donnée.
Spirituelle par exemple, on croit en l’existence d’un messie qui va venir nous sauver. Ou encore que la vie, ou Dieu, ou whatever, répond à nos désirs égotiques.
Mais il peut aussi s’agir d’une croyance sur quelqu’un “Mon patron est un con”. Facile pour le cerveau de trouver des arguments ou des preuves pour colmater ça non ?
Les prêtres sont tellement doux… Ou tous pédophiles…
Ou bien encore “Ce mec est le bon, il va m’aimer tout ma vie”, ou encore “Il est infidèle, comme tous les autres”… On finit toujours par trouver des preuves, quitte à les créer.
“Jamais je ne lui arriverai à la cheville”, “Je ne suis tellement pas légitime”, “Je suis un putain de génie !!!”
Que dire aussi de l’effet placebo ? Le cerveau est tellement persuadé de prendre un médoc qui est supposé guérir, qu’il permet au corps de produire lui même de quoi réellement guérir.
Idem pour les régimes qui fleurissent un peu partout chaque jour.
Le sans gluten, le sans lactose, le veganisme, le paléo, le law carb, qui, chacun à sa “sauce” serait miraculeux pour guérir absolument tout et n’importe quoi, sans même qu’il y ait d’appui scientifique. C’est le même principe.
Et puis, dans le doute, et jusqu’à preuve du contraire, c’est les médecins qui n’y connaissent rien ! (je vous laisse remonter plus haut pour savoir reconnaître de quelle phase il s’agit dans la construction et l’ancrage d’une croyance lol)
On y croit, et donc ça fonctionne. Et on entretient tout cela jusqu’à ce que ça devienne une certitude à toute épreuve.
Les croyances peuvent nous sauver la vie, comme nous la détruire.
Elles peuvent être à la fois limitantes, comme motivantes. Nous enfermer, comme nous propulser, un peu plus haut, un peu plus loin.
Alors… Avant de croire en quelque chose mes chéris, demandez-vous à quoi vous sert cette croyance, qu’est-ce qu’elle peut bien nourrir en vous, comment elle vous façonne, comment elle vous permet de tenir, et surtout, pourquoi ?
Quelle est votre intention derrière ?
Voici un petit “J’dis ça, j’dis rien” que vous pouvez twitter :
“Croire en quelque chose sans jamais le remettre en question, cela s’appelle de l’extrémisme”.
Alice Kara, J’dis ça, j’dis rien, Tome 2.
J’ai beaucoup d’extrémistes de la croyance parmi mes lecteurs. A vous de me dire dans les commentaires si vous en êtes un aussi, ou pas 🙂
@ Bientôt quelque part mes petits poulets 🙂
Ps : Cet article est extrémiste. Comme la plupart de mes articles préférés, il est possible qu’il remette tant de choses en question, qu’il soit boudé. Faites moi mentir en le partageant sur les réseaux sociaux et absolument partout, j’aime les défis et que les gens s’excitent pour essayer de démontrer que je suis une “outrecuidance à la bienséance” à moi toute seule. #Rebel #MayTheForceBeWithMe
Ps² : Comme toujours, cet article est une réflexion personnelle, bien qu’étayée par de nombreuses études, notamment une, qui a été relatée dans le livre de Robert Cialdini “Influence et manipulation” concernant les sectes. (Chapitre sur la preuve sociale !) mais vous et vous seul êtes en mesure de prendre à la légère ou à la lettre mes élucubrations cervelesques ! C’est votre croyance après tout ! Mouahahahaaaa !
Ps3 : J’avais déjà écrit un article sur les croyances, abordé sous un autre angle plutôt intéressant, tu peux le lire ici.
Je crois que j’ai un peu abusé du café ce coup ci, mais dans le doute, si vous aimez c’que je ponds ici, vous pouvez m’en offrir plein, en cliquant sur cette image :
21 replies to "Les croyances, comment se forment elles, et à quoi elles servent ?"
merci, j’aime beaucoup…..
[…] en parlant de croyances, vous pouvez lire cet […]
[…] vous ai parlé des croyances dans mon article précédent, et si vous ne l’avez pas lu, je vous invite fortement à filer le […]
Je me reconnais tellement la dedans 😶😶😥
On s’y reconnaît tous je crois 😉
T’es complètement déjantée mais j’tadore 😂😂
😂 😂 😂
Mais alors, l’humain ne serait qu’un tas de croyances sur pattes? Ou y a t il l’idée d’une vérité universelle autour de laquelle l’humain créé des croyances? Notre espèce n’est-elle pas soumise à certaines lois nous permettant de vivre un minimum harmonieusement? Ou tout est encore une fois relatif?
ps: la tentative de répondre à ces questions engagera de nouvelles croyances, inévitablement? Encore un coup à se flinguer le cerveau! On se demande bien à quoi il sert….
L’humain existe parce qu’il est rempli de certitude, et en l’occurrence celle d’exister. La personnalité se construit sur les croyances. Mais quand on le sait il ne tient qu’à nous de choisir lesquelles, et de les sélectionner consciencieusement 😉
Ok, donc c’est parce que nous avons des croyances que nous avons le sentiment d’exister en tant qu’untel et non seulement en tant qu’atomes empilés les uns avec les autres? Ainsi c’est humain de croire, ça fait parti du “jeu”, ce n’est pas “mal”, c’est ce qui fait que nous sommes nous et qu’il ne tient justement qu’à nous de choisir qu’elle orientation on veux prendre? Ce fameux croire pour agir en notre âme et conscience? C’est une question vraiment passionnante! =D Merci pour ton article et ta réponse!
Et voui ! C’était le but de mon article, savoir pourquoi, comment se forme une croyance, pour franchir une étape vers la libération, si elles nous emmerdent, ou… En créer de nouvelles si on veut. Clairement, ça rend le jeu du je, encore plus rigolo 😉
Après le « Je pense donc je suis », nous avons donc le droit à « je crois donc je suis » c’est ça ?
Je crois que je suis ? 😉 😂
J’en crois pas mon cerveau, le processus de programmation et d’instauration de croyances vient de sévir en même pas 24h! xD C’est fascinant! Pour preuve, voici ce que je viens de lire au détour d’un livre que l’on m’a offert hier:
» Le récit confère à notre vie une dimension de sens qu’ignorent les autres animaux. […] A l’instar de la nature nous ne supportons pas le vide. Sommes incapables de constater sans aussitôt chercher à « comprendre » et comprenons essentiellement par le truchement des récits, c’est à dire des fictions. […] l’ensemble de nos constructions individuelles et collectives est une succession de fictions, de croyances qui ont évolué au fil des siècles et bouleversé notre perception du monde. » …Etc – Petit manuel de résistance contemporaine de Cyril Dion –
Phases 2 et 3 enclenchées! 8D
Ahaha, excellent!
Alors là !… Moi j’ai tout à fait cru mon carreleur de salle de bain lorsqu’il m’a dit hier qu’il avait besoin de colle, de ciment à joints, et de croisillons pour poser mon carrelage.
Et je crois dur comme fer que je pourrai bientôt utiliser ma salle de bain ! 🙂
Vous vous êtes regardés en chien de faïence ? 😱😂🤘
Que whatever ou autre répond à nos désirs égotiques sans rien “foutre” ohlala ça pique çà 🤔😭😉
Dommage çà plaisait bien cette croyance
Et puis c’est cool de rien foutre … et puis d’ailleurs je continue …😉
Merci Alice
Partage le pop corn au moins! 😂
Tu fais yeach Alice …
Te connaissant, tu es capable d’avoir collée du double sens dans ta réponse et maintenant il va falloir que je réfléchisse au sens de “pop corn” 😭😭😭
Oh puis d’ailleurs Menfoumentape …
En ce moment je suis plutôt chips, bières et mondial le string collé au canap 👌😂😉❤
François
😈🍿